L'euro a reçu un signal d'alerte

Lorsque l'économie manque d'arguments pour freiner l'élan haussier de l'EUR/USD, la politique prend le relais. La division au sein de l'Union Chrétienne-Démocrate (CDU) a porté un coup à l'euro. Environ 18 représentants du parti ne soutiennent pas le projet de retraite de la CDU et des Sociaux-Démocrates. Pour le faire adopter au Bundestag, une majorité est nécessaire, et il leur manque six voix. La position du Chancelier Friedrich Merz s'est affaiblie, déstabilisant la principale paire de devises.

La politique et la géopolitique ont longtemps entravé le progrès de l'EUR/USD. La France a changé de Premier ministre aussi souvent que de chemise, le conflit armé en Ukraine dure depuis presque quatre ans, et maintenant l'Allemagne fait face à ses propres défis. Bien que je ne pense pas qu'une résolution soit impossible, la simple apparition de cette question souligne le talon d'Achille de l'euro. Leur présence incite les experts de Reuters à établir des prévisions trop modestes.

Selon l'estimation consensuelle des spécialistes interrogés par la publication populaire, l'EUR/USD devrait augmenter à 1,17 dans un mois, à 1,19 dans trois mois, et à 1,20 dans un an. Il est notable que si en novembre seulement 6% des répondants soutenaient l'idée d'un renforcement à court terme du dollar américain, ce chiffre est passé à 30% en décembre. La principale raison invoquée est la rhétorique "faucon" de Jerome Powell suite à la récente réduction des taux lors de la réunion du FOMC de 2025.

Il est bien connu que la composition du Comité de l'Open Market est profondément divisée. Le président de la Réserve fédérale doit trouver un compromis entre les "faucons" et les "colombes". Une option est d'assouplir la politique monétaire tout en signalant que les coûts d'emprunt resteront stables pendant un certain temps. Une pause dans le cycle d'expansion monétaire profitera au dollar américain.

Cependant, il convient de noter que les problèmes du billet vert n'ont pas disparu. Depuis le début de 2025, l'indice USD a chuté d'environ 9% et s'apprête à enregistrer sa pire performance depuis 2017, en raison des risques tarifaires, du ralentissement du marché du travail américain, des soucis financiers, et des doutes concernant l'indépendance de la Fed. Bien que les investissements dans la technologie de l'intelligence artificielle aient aidé à atténuer l'impact négatif des tarifs sur les importations, les défis restants persistent. D'après les données de Challenger, Gray & Christmas, les entreprises prévoient de supprimer 71 300 postes en novembre.

Fait intéressant, les experts de Reuters voient le yen japonais comme l'un des favoris pour 2026, aux côtés des dollars australien et néo-zélandais. Selon eux, les principales devises sous-performantes parmi les devises du G10 sont le franc suisse, le dollar américain et la livre sterling.

Techniquement, sur le graphique journalier, l'EUR/USD subit un retest du niveau de résistance à 1,1675. Il s'agit d'un niveau pivot important qui a résisté aux "haussiers" lors des deux tentatives précédentes. Un franchissement permettrait une augmentation des positions longues, tandis qu'un rejet augmenterait les risques de consolidation.